Bonga + LASS

La voix de Bonga est en or. Son cœur, son pays et son peuple y résonnent. L’Angola, sans lui, serait sans doute silencieux. Nageur athlétique, au milieu des années 60, il triomphe à Lisbonne dans le pays même qui a envahi sa terre, pour laquelle il milite la libération. Médaillé d’un état ennemi, il s’enfuit aux Pays-Bas où démarre sa carrière. Angola 72 contient les larmes et les rêves de ses compatriotes. Cet album est sacré et l’impose comme l’un des plus poignants chanteurs du continent africain. Au fil des décennies une dizaine d’autres enregistrements assoient sa légende. Qu’il fasse danser ou pleurer de saudade ou de joie, Bonga toujours magnifie la vie de ceux qui l’écoutent.

Première partie : LASS [ Ragga, Afropop, Electro, House ]

Il faut avoir traversé des frontières sans valise, perdu des proches de façon tragique, et chanté sur le trottoir avec la faim au ventre, pour pouvoir affirmer comme Lass dans le refrain du morceau Dounia (la vie) que « Tout va bien se passer. » Le chanteur Sénégalais grandit à Mbatal, une banlieue lointaine de Dakar. Il est le plus jeune enfant d’une famille de 8 frères et soeurs. Il arrête le lycée assez tôt par manque de moyens, et il se consacre à sa passion, la musique. Il forge sa voix en chantant tous les matins pendant des heures face à la mer. « J’essayais de chanter plus fort que les vagues » dit-il. « Devant cette immensité d’eau, il n’y a aucun écho, il faut pousser dans le ventre pour se faire entendre de l’océan. »