Un bureau, deux chaises, un protocole : l’entretien mené par l’OFPRA pour évaluer une demande d’asile repose sur une mécanique implacable, où chaque mot est scruté, chaque détail soumis à caution. À partir de cette réalité administrative, Nicolas Barry imagine un duo qui interroge l’absurdité d’un système fondé sur le soupçon et la mise à l’épreuve des récits.

Dans La demande d’asile, Nicolas Barry prend pour point de départ le moment décisif du parcours des personnes migrantes : l’entretien avec un·e agent·e de l’OFPRA, chargé·e d’évaluer la véracité d’une histoire, d’un exil, d’un traumatisme. Inspirée par les entretiens menés dans le cadre des demandes d’asile, et plus particulièrement celles liées aux persécutions liées à l’orientation sexuelle, cette création questionne la violence institutionnelle d’un dispositif administratif fondé sur le doute et la suspicion. À partir du principe d’écriture en question-réponse, à la fois du mouvement et du texte, le chorégraphe explore les logiques de domination, les violences symboliques et les contradictions d’un dispositif qui, sous couvert d’accueil, fabrique l’exclusion. Dans un face-à-face tendu, les deux interprètes explorent plusieurs rôles, nourri de récits réels, d’archives, et de fictions.